Thibaut Le Masson, les PTT lui collent à la peau
Le costard qui va bien en arrivant à l’entraînement, sûrement à ranger parmi les meilleurs clients chez son coiffeur, les petites lunettes rondes, on ne passe pas facilement à côté de Thibaut Le Masson. On le reconnaît tout autant le week-end au moment de monter dans le minibus, les jambes à l’air, avec sa paire de Converse et ses chaussettes ‘’déglinguo’’ qui cachent un personnage fidèle à ses couleurs. Thib’, c’est maintenant un des tauliers du groupe de Laurent Dufour, après des années de formation au SM Caen, puis un intermède en terre ch’ti (Wasquehal), et un retour en Normandie au Bayeux FC. Avant de pousser la porte de La Hache. «Si je dois jeter un coup d’œil dans le rétro, ce sont trois championnats gagnés, en DSR, DH et R1, retrace le gaucher. Mon histoire a débuté il y a 9 saisons. Je suis arrivé au club sur la pointe des pieds au même moment que Kach, Papane, Teddy Gervais, quand Max Roynel et Léo Hamel sont revenus au club, des joueurs confirmés aux joutes des niveaux supérieurs. » Tant et si bien que quasiment une décennie plus tard, le garçon fait partie des indéboulonnables postiers, qui a trouvé à l’ASPTT l’épanouissement recherché : « j’ai trouvé un groupe fantastique pour débuter cette histoire, qui m’a permis de découvrir que ce club était une vrai famille. De par l’esprit qui y règne, comment ne pas tomber amoureux de notre Brigitte ? N’en déplaise à Didier (sic). »
Sur le terrain, celui qui se plait à répéter en off « qu’il n’y a qu’au poste d’avant-centre auquel Laurent ne m’a pas fait jouer », a même joué dans les buts contre Mondeville et à Tourlaville, deux semaines consécutivement suite aux blessures en cours de rencontre de Papane et Sofiane Kouba. Il apparaît comme un couteau suisse bien aiguisé, parfait relais du staff auprès de la jeunesse montante. Un rôle qui lui sied à ravir et qu’il s’évertue de véhiculer au mieux : «j’essaie de transmettre mon vécu au mieux, ainsi que les ingrédients à fournir au quotidien pour se laisser toutes les chances d’accrocher quelque chose en fin de saison. J’essaye aussi de garder tout le monde au contact du groupe dans les moments plus délicats. Pour ceux qui manquent de temps de jeu aussi, je suis l’oreille attentive pour ceux qui en ont besoin. » Une sorte de grand frère bienveillant en quelque sorte.
Le genre de personnage dont tout groupe a besoin, quels que soient les objectifs d’une saison qui s’annonce forcément (très) longue et semée d’embûches. « C’est une saison de R1 qui s’annonce passionnante à tous les niveaux, se persuade Thibaut. On se rend compte que le championnat est loin d’être joué, les gros répondent présents, même si aucun match n’est facile, on l’a vu en allant à Mondeville. Beaucoup de clubs ont connu du changement à l’intersaison, il faut que la mayonnaise prenne. Le nombre important de descentes fait que chaque équipe défendra chèrement sa peau. » L’ASPTT Caen se veut ambitieux et ne se retranchera pas derrière des des faux-semblants. S’il fait preuve d’une certaine assurance (sic), Thib’ reste aussi ambitieux que mesuré : « difficile de se cacher après notre fin de saison dernière et le recrutement fait pour compenser les départs de joueurs importants. Nous avons bien relevé la tête après les deux revers en coupe de France contre Oissel, ainsi qu’à Mondeville. Il faudra confirmer la dynamique actuelle. » Dès ce week-end face à Argentan à La Hache, avant d’enclencher un mois de novembre et décembre face à des écuries chevronnées. Pas de quoi faire trembler celui qui a retrouvé un temps de jeu plus consistant, après un début de saison perturbé. « C’est une ligne droite que tout le monde attend surtout, reconnaît-il. Le groupe s’est mis en ordre de marche, on sent une excitation à l’approche de ces gros matchs. On pourra se situer réellement après ces rencontres, et on verra bien si nous sommes devant ou en position du chasseur. » Il faudra alors prévoir les cartouches dans la besace et dans le coffre du minibus.
